Les grands vins blancs de Bourgogne des 10 dernières années s’oxydent très vite. En France, nombreux sont les restaurateurs et amateurs qui retournent des bouteilles aux domaines.
Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne mène une étude sur le phénomène.
La Revue du vin de France revient sur ce constat: «entre 1996 et 2002, de nombreuses bouteilles de vin blanc de Bourgogne ont été frappées par ce syndrome étrange qui touche la plupart des domaines, y compris les plus prestigieux.
Dans un article fort étonnant, Olivier Poels, tente de faire le tour du sujet. Après avoir dégusté 120 cuvées, l’auteur dit que le phénomène est marqué. Il précise que 20 % des bouteilles ouvertes étaient bouchonnées. Une sur cinq! Il rappelle avoir déjà abordé le sujet il y a quelque temps et que les producteurs avaient alors nié.
Ce ne serait plus le cas maintenant, la profession semble être estomaquée par l’ampleur du phénomène.
Le coupable
Quelle est la raison de la détérioration rapide par oxydation de ces grands vins? Le premier coupable pourrait être le bouchon. La revue cite le producteur Michel Laroche qui dit que «la grande variation constatée d’une bouteille à l’autre…embouteillé le même jour, plaide en effet en défaveur du bouchon.» M. Laroche a d’ailleurs décidé de ne plus utiliser le bouchon de liège, mais plutôt la capsule à vis.
Il y aurait possiblement d’autres coupables: on mettrait moins de SO2 au moment de la mise en bouteilles. De plus, les mauvais bouchons laissent fuir cet antioxydant. Le bâtonnage excessif serait aussi en cause. Les millésimes 1999 et 2000 seraient particulièrement touchés.
L’auteur constate qu’on doit «sacrifier plusieurs bouteilles avant de déguster celle qui fera frémir.»
C’est donc un article à lire:
«Bourgogne blancs : l’évolution en question», Olivier Peols, La Revue du Vin de France, novembre 2006
En passant, il y a plusieurs autres articles intéressants dans cette édition, dont :
«Des crus classés à géométrie variable»
Des crus classés de 1855 ont plus que doublé leur superficie. L’un d’eux est même passé de 7 à 84 hectares;
«Clos-Vougeot»;
«La vallée du Douro»;
«Afrique du Sud, une identité à inventer»…
Bonne lecture