Mes préférés.
Deux grands vins, tous deux californiens, mais très différents l’un de l’autre. Le premier est le Cabernet Sauvignon, Alexander Valley, Silver Oak, 2002. Un vin très sérieux. Noir comme l’encre. Un nez profond de fruits rouges bien mûrs où domine le cassis. Une palette aromatique très riche complète le tableau. Nous avons noté l’anis et d’autres épices, des arômes balsamiques [le cèdre], empyreumatiques [de fumée] et minérales [l’iode]. En bouche, le vin est plein et allie somptueusement une matière solide à une élégance certaine. L’équilibre structurel est superbe. À mettre en cave pour au moins 8 ou 10 ans. C’est un peu cher, 82,95 $, mais ça vaut le coût. Disponible le 31 mars.
Si le Silver Oak est un vin plutôt sévère, à la bordelaise, le deuxième grand vin de notre sélection est, lui, la séduction incarnée. Ridge est depuis longtemps une vedette absolue et ce qui se fait de mieux en zinfandel. Avec le présent millésime [2004] du Lytton Springs, le cépage original de la Californie s’exprime ici dans toute sa splendeur. Vin opaque. Concentré de cassis. Une bouche explosive au fruité massif et aux tanins bien arrondis. Ce n’est pas le vin le plus subtil, mais quel délice ! Certainement, le meilleur millésime depuis longtemps, pour ce vin qui déçoit rarement.
À boire maintenant et pour quelques petites années encore. Disponible le 14 avril. 48,95 $
Châteauneuf-du-Pape, Guigal, 2001 Un beau vin qui a acquis une certaine maturité. Le fruit reste généreux, la palette aromatique complémentaire est aussi très riche. Ce qui en fait un grand, c’est cependant, comme toujours, la bouche. Elle ne déçoit pas, tout au contraire. Le fruité s’exprime de l’attaque au final, sans jamais déchoir. Le vin est gras et épicé. Seul défaut, les tanins sont encore trop jeunes, il faudra attendre ce vin encore au moins 4 ou 5 ans. Disponible le 31 mars. 53,95 $
Le Serre Nuove, Bolgheri, 2004. Un vin toscan qui porte la signature de l’Ornellaia. Il en est digne. La recette est bordelaise et on ne peut plus classique, cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et même petit verdot. Pourtant, le premier abord suscite le doute, la couleur semble très évoluée, pour un vin d’un millésime si récent. Le doute disparaît vite en plongeant le nez dans le verre. Le bouquet est envoûtant, du fruit, des épices, du cuir, du chocolat noir, une touche balsamique et beaucoup d’autres choses encore. Inépuisable. En bouche, c’est un peu plus difficile. D’abord, elle est un peu courte et la finale est plutôt sèche. Celui qui cherche la séduction et la facilité, s’abstenir. Par contre, celui qui ne craint pas une certaine dose de sévérité y trouvera du répondant. Attendre quand même quelques années, 5 ou 6 ans, avant d’y revenir. Un peu cher tout de même, 54,95 $. [Disponible le 31 mars]
Santa Duc, Les Buissons, Côtes-du-Rhône Villages – Cairanne, 2003. Une appellation compliquée. Un Côtes-du-Rhône Villages est, en principe, une appellation supérieure à celle des simples Côtes-du-Rhône. De plus, certains villages, les meilleurs, ont le droit d’ajouter leur nom à celui de l’appellation. Ici, il s’agit de Cairanne. Cette habile petite gymnastique n’est vraiment pas toujours une garantie de qualité. Dans le cas de ce Santa Duc cependant, l’amateur est ravi. La robe est marquée par une certaine évolution. Le nez confirme, le bouquet d’arômes tertiaires s’affirme. Le tout ne manque pas de profondeur. Fruit bien mûr, olives, champignons, notions viandeuses, épices et crème. Impressionnant. La bouche l’est moins, mais reste néanmoins agréable. Ce n’est pas un gros vin, il est même plutôt léger. Il a cependant de la personnalité. Un très bon achat. 19,95 $. Disponible le 31 mars.
Lire aussi les notes de Marc André Gagnon sur des vins de l’arrivage du 31 mars.