En sous-titre: Portrait non autorisé du plus grand dégustateur de tous les temps
Le bandeau dit: Parker déguste et Bordeaux trinque
Le livre est signé Hanna Agostini, ancienne collaboratrice de Robert Parker, et Marie-Françoise Guichard.
C’est un brûlot, une mazarinade, une critique acerbe du champion dégustateur Robert Parker.
C’est un portrait non autorisé de Robert Parker, l’homme qui a «changé non seulement notre approche du vin et de sa consommation, mais aussi, en amont, la philosophie qui soutend son élaboration.»
Le livre est intéressant. On sent toutefois dans plusieurs chapitres, la hargne, l’amertume, la déception. On perçoit bien un besoin de vengeance. Malgré cela, le livre se lit bien et nous permet d’en apprendre un peu plus sur le personnage Parker et sur les gens qui l’entourent.
Il a été le premier a oser «sanctionner» les grands vins. Il a instauré le barème de 100 points pour les vins. Système facile à comprendre, même pour les Japonais!
Le premier à critiquer les vins
Selon l’auteur, avant Parker, il n’y avait pas de critiques de vin, seulement des louangeurs. Robert Parker a créé le métier de critique de chroniqueur de vin des Temps modernes. Il a été le premier à se positionner du côté du consommateur, à l’image de Ralph Nader son idole.
Il s’est dit très tôt indépendant dans un monde ou tous sont liés. Indépendant des producteurs et des distributeurs.
Indépendant
Le propos de Hanna Agostini est de démontrer que Robert Parker n’est pas aussi indépendant qu’il le prétend. Elle tente d’établir qu’il est ami avec certains producteurs et distributeurs, ce qui enlèverait de la crédibilité à ses écrits. Elle le dit en conflits d’intérêts.
Est-ce qu’elle réussit à le démontrer? Je n’en suis pas certain. Vous jugerez.
«Le premier (Parker) déguste chez le second (Michel Rolland) et note souvent très généreusement non seulement les vins issus de propriétés appartenant à la famille Rolland mais aussi des vins vinifiés par Michel Rolland pour le compte de ses clients… Le tout ayant… des répercussions économiques…»
«Robert Parker semblerait avoir oublié — trahi? — son projet initial.»
De toute façon, le livre est intéressant à lire pour un amateur de vin. On y apprend plein de choses, d’anecdotes sur ce monde, sur les critiques de vins américains et britanniques, sur certains producteurs bordelais…
Une génération de suiveurs aveugles
L’influence de Parker est indéniable sur le monde des acheteurs de vin. «Au point que certains ont littéralement substitué son goût au leur, et que producteurs comme consommateurs se sont adaptés à ce qu’ils supposent être ses préférences, en raison de son formidable impact médiatique et économique…
Un règne incontesté de vingt-cinq ans sur cet univers lui aura permis de marquer une génération de suiveurs aveugles… la génération Parker.»
Vous pouvez lire des extraits du livre dans ce site www.anatomiedunmythe.com
Bonne lecture!