Deux amis me suggèrent ce vin en me disant qu’il est vraiment très bon.
En voyant l’étiquette, je m’attendais à un vin costaud, au gros fruit, de style Nouveau Monde qui accompagnerait bien les deux steaks que j’allais préparer.
Oh, surprise! Du petit jus, un vin très léger, pas de tanins perceptibles. Des saveurs de cerises. On a l’impression qu’il y a un peu de gaz carbonique. Je me suis dit que ce ne serait pas du tout le bon compagnon du steak-échalotes champignons.
Ce franconia de Vénétie allait au moins servir à déglacer le poêlon pour faire la sauce. En effet, je n’avais pas de vin blanc sous la main. Je n’aime pas déglacer avec des rouges tanniques. Car les tanins ne réduisent pas, ils se concentrent donnant une sauce rêche et souvent indigeste. Ce petit rouge allait faire l’affaire.
J’ouvris donc un Montepulciano d’Abruzzo pour accompagner le boeuf.
Toutefois, plus je goûtais ce blaufränkisch, plus j’y trouvais de la profondeur. Il devenait plus plaisant. J’ai même noté à un certain moment de la puissance dans la retenue.
Puis, fort étrangement au repas, il a très bien accompagné le steak, mieux que le Montepulciano!
C’est là qu’on voit le mérite de bien déguster les vins et de les tester aussi au repas. Ce vin léger serait passé inaperçu et aurait probablement été mal jugé dans une dégustation rapide en compagnie d’autres vins plus corpulents.
Certains disent qu’en dégustation, c’est la première gorgée qui compte, c’est là qu’on juge le vin. Je dirais plutôt que c’est la dernière gorgée qui compte. Au moment où on dit : ah, c’est dommage la bouteille est vide!
En résumé, on a là un vin bien agréable, fin et léger, suave et digeste, pas capiteux malgré son 13,5 ° d’alcool.
Producteur : Jermann. Région : Vénétie. Cépage : franconia avec 10 % de blauburgunder (pinot noir). Le franconia est appelé aussi blaufränkisch et blaufraenkish qui veut dire bleu-français. C’est un raisin à peau noire cultivé en Italie, Autriche, Allemagne, Croatie et Hongrie. (VIVC)
