Une 29e édition pour le Guide du vin de Michel Phaneuf.
Le guide est fait en collaboration avec Nadia Fournier.
Plus de 2000 vins classés par régions et par producteurs.
La plupart des vins sont notés 3 ou 4 étoiles. «Ce ne sont pas des scores mais plutôt une simple indication de qualité.»
Il y a peu de 2 étoiles, de rares une étoile (pour des vins du Québec et d’Australie).
Chaque vin est jugé dans sa catégorie. Malgré cela, il y a aussi très peu de 5 étoiles (une quinzaine) qui sont surtout concentrées dans les vins sucrés, les champagnes.
On comprend vite qu’on a qu’à se concentrer sur les vins qui obtiennent 4 étoiles.
L’accent est mis sur les saveurs, les deux auteurs font peu de cas des odeurs du vin. Un amarone, «sa poigne tannique parfaitement dosée et ses saveurs riches, vaporeuses, infiniment nuancées et persistantes laissent en bouche une sensation de plénitude irrésistible.» Un chianti «complexe et riche d’une foule de détails aromatiques qui se déploient en bouche comme un tapis de saveurs exquises.»
Un champagne, «cave familiale…9,7 hectares…labour des sols fait à l’ancienne…levures indigènes…élevage sur lies…vinosité exquise, des saveurs racées, pénétrantes et pourtant pleine de fraîcheur. Cinq étoiles bien méritées…»
Un cab de Toscane, «à saveur internationale, un vin généreux, ample, tannique, mais sans distinction réelle.» Un Toscan «rond et dodu, riche en fruit mûr et en goût vanillé. Sans surprises, mais fabriquer pour faire à un grand public.» Un australien «imposant et dénué de finesse.»
Chaque section est agrémentée de notes intéressantes. Au sujet des vins bio, on cite un producteur «Ce n’est pas à nous d’écrire « vin bio » sur l’étiquette, c’est aux autres d’écrire « vin chimique ».» «À 15 ou 25 $, un très bon vin du Languedoc est souvent aussi bon que des vins du Rhône plus chers.» Pour acheter des vins alsaciens secs, «retenez les nom de Beyer, Trimbach et Hugel.» «L’appellation « Alsace Grand cru » n’indique pas nécessairement une qualité supérieure.» «La qualité des vins des Côtes — Bourg, Blaye,etc. — et de Fronsac a beaucoup progressé ces dernières années. Il y a de bons achats à faire.»
«On a souvent dit de ses crus qu’ils étaient les plus français de tout l’Hexagone et que les Vouvray, Coteaux du Layon, Savennières, Chinon, Bourgueil, Sancerre, Pouilly-Fumé étaient parmi les plus civilisés du pays.»
«À nouveau cette année, les vins rosés choisis par la SAQ n’apportaient rien de neuf sur le marché.»
Au sujet de la dictature des scores «trop d’amateurs — appelons-les les nouveaux snobs du vin — ne s’intéressent qu’aux chiffres, surtout à ceux de Robert Parker … Non seulement ses scores exercent un effet quasi hypnotique sur le public, mais ils influencent aussi nombre de producteurs, qui pour obtenir la note maximale, n’hésitent pas à élaborer leurs vins aux goûts de l’oracle. Voilà pourquoi il y a tant de vins puissants, confiturés et fortement alcoolisés…Certains producteurs avouent qu’à trop vouloir plaire au critique américain, ils avaient perdu l’envie de boire leurs propres vins.»
Donc, il n’y a pas là seulement des notes de dégustations, encore moins des énumérations d’odeurs, mais beaucoup d’informations sur les vins, les producteurs et leurs régions. C’est un guide d’achat bien fait et je pourrais dire complet.
Phaneuf 2010, Le Guide du vin
Michel Phaneuf et Nadia Fournier
Les éditions de l’Homme
575 pages
ISNB 978-2-7619-2622-5
29,95 $