Je vous ai parlé il y a quelques semaines de cette affaire de vente de faux pinot de France à la compagnie Gallo.
Une affaire que j’avais intitulée Un Sideways corsé en Languedoc.
Le Tribunal de Carcassonne vient de condamner aujourd’hui plusieurs personnes, caves coopératives, négociants, courtiers et vignerons à des amendes.
Le tribunal a toutefois refusé de suivre la suggestion du procureur qui demandait des peines de prison fermes. Il a plutôt donné des sursis.
En résumé, des roublards du Languedoc ont vendu du merlot et de la syrah le double du prix à Gallo en disant que c’était du pinot.
La coopérative Sieurs d’Arque a ainsi fait 1,3 million de bénéfice frauduleux, et a été condamnée à 180 000 euros d’amendes.
Gallo mettait ce faux pinot dans son Red Bicyclette. La quantité vendue représentait près de trois fois la production totale de tout le vrai pinot du Languedoc. Ce n’est pas une région où on produit beaucoup de ce cépage.
Les avocats de la défense ont invoqué de multiples arguments pour éviter les condamnations. Ils ont dit, entre autres, que le pinot était «une marque, traduisant un goût et des qualités données», et pas seulement un cépage. Ils ont aussi fait remarqué que Gallo, pas plus que les consommateurs américains ne s’étaient plaints. «C’est une infraction Canada Dry», dit un avocat! La défense invoquait «une nécessité économique». On voulait profiter de l’effet Sideways.
Le tribunal a jugé «le préjudice sévère pour l’image des vins du Languedoc.»
L’entreprise TJ Gallo n’a pas, du moins jusqu’à maintenant, été embêtée par les autorités judiciaires américaines pour avoir distribué ce faux pinot noir à ses clients américains.