Le grand vin de la maison Osoyoos Larose s’améliore d’année en année. Ce 2006 s’approche de ce qu’on appelle un grand vin. Il est produit dans la vallée d’Okanagan par Pascal Madevon.
Ce 2006 est plus souple que les précédents millésimes. Monsieur Madevon m’explique que c’est parce que les vignes prennent de l’âge et donnent ainsi des vins de meilleure qualité. Le boisé est encore apparent mais de belle qualité. Les tanins beaucoup plus fins et le fruité juteux. C’est un vin peu acide. Donc il plaira aux amateurs de vins du Nouveau Monde. Malgré la faible acidité, pH de 4, il n’est pas sur un fruité sucré et est bien équilibré. C’est souple et velouté. Il se révèle lentement dans le verre. Idéal pour accompagner les viandes surtout saignantes.
C’est un assemblage de cinq cépages bordelais: merlot (69 %), cabernet sauvignon (20 %) complété de petit verdot, cabernet franc et malbec. Les sols sont irrigués. La culture n’est pas bio, mais M. Madevon semble bien conscient des torts causés par les produits chimiques. Il n’étend plus de désherbants chimiques sur ses 32 hectares, mais utilise maintenant un appareil dont les lames remuent le sol créant ainsi un espace d’air qui empêche la prolifération des herbes sous le rang.
La levure utilisée est la 522Davis. M. Madevon me dit que c’est la levure la plus répandue dans les grands domaines de Bordeaux. Elle est efficace et non aromatique, donc elle permet de révéler pleinement les cépages et le terroir.
Ce qui m’a étonné dans ce vin c’est son taux d’acidité très bas: un peu plus de 4 (pH). Donc deux fois moins acide que beaucoup de vins de Bordeaux. Malgré cela, il n’est pas mou, ni pâteux. Il reste d’un bel équilibre. J’ai demandé au producteur s’il corrigeait l’acidité de son vin comme le font la plupart des vignerons canadiens. Dans les zones froides on réduit l’acidité trop élevée, dans les secteurs chauds, on en ajoute. Il m’a répondu qu’il ne s’en préoccupe même pas et qu’il ne veut pas le corriger car ça peut donner de très mauvais résultats. Un vin à l’acidité ajouté peut paraître bon au début, puis se révéler bien mauvais après quelques années, dit-il.
Donc, on a ici un très beau vin, probablement l’un des meilleurs vins du Canada, digne d’apparaître sur les tables des ambassades du Canada de par le monde. Un domaine à suivre.
Il est disponible en ligne et dans 276 succursales. Donc, dans un grand nombre de succursales, ce qui est étonnant pour un vin de ce prix.
La photo a été prise au restaurant Sterling à Gatineau. Le vin y est vendu 120 $. Il y côtoie une belle série de grands crus, dont Pétrus et Mouton Rotchschild.
Les commentaires sur les millésimes précédents.