Sur sa page Facebook le possible futur premier ministre du Québec, Pierre Karl Péladeau, demande à la Société des alcools du Québec de faire la promotion des bières du Québec.
Le député du Parti Québécois écrit «La grosse problématique à ce sujet, et j’ai aussi eu l’occasion d’en parler avec plusieurs micro-brasseurs, c’est que nous ne pouvons trouver ces produits fabriqués au Québec à la SAQ. Ne devrions-nous pas, compte tenu de la difficulté qu’ont les micro-brasseurs d’intégrer le réseau conventionnel de la distribution, que la SAQ puisse s’engager à promouvoir les produits d’ici et d’en considérer une certaine préférence nationale ?»
M. Péladeau réagissait à un article de samedi dernier du quotidien Le Devoir Le deuxième boom des microbrasseries qui fait état du succès grandissant des microbrasseries du Québec.
Cette demande du député est reprise ce matin dans le quotidien Le Devoir sous le titre La SAQ accusée de laisser tomber les brasseurs du Québec.
«Le député péquiste Pierre Karl Péladeau reproche à la Société des alcools du Québec (SAQ) de ne pas soutenir suffisamment les microbrasseries québécoises. Un point de vue partagé par l’Association des microbrasseries du Québec (ABMQ)», écrit la journaliste Isabelle Porter.
La SAQ répond que ce sont les microbrasseries qui la boudent. Il faut dire aussi que la SAQ impose des règles strictes et monopolistiques. Si un microbrasseur vend à la SAQ, il n’a pas le droit de vendre en épicerie. «De toute façon, la SAQ est d’abord une destination vins», dit le porte-parole de la SAQ au Devoir.
Le porte-parole des microbrasseries affirme, de son côté, que les dirigeants de la SAQ devraient être plus flexibles et «permettre à celles qui sont en région éloignée de les vendre aux détaillants de leur marché de proximité tout en étant distribuées dans les SAQ à l’extérieur de leur région.»
Toutefois, nous pouvons nous demander si les dirigeants de la SAQ sont vraiment intéressés à vendre de la bière, de la «petite bière»? C’est loin de leurs «montées en gamme». C’est beaucoup de manipulation pour de petites bouteilles. La bouteille de vin rapporte en général au moins 10 $. Ce n’est pas le cas de la bouteille de bière. Puis, il aurait le problème éthique de la consigne. Pourquoi les épiceries seraient-elles obligées de reprendre les bouteilles vides alors que la SAQ ne le fait pas?
Sur les 10 000 produits actuellement disponibles à la SAQ, il n’y a que 93 bières, dont seulement 7 du Québec et 2 du Canada.
(Voilà pour l’information, voici maintenant la partie éditoriale.)
Dans la gueule du loup
Si l’industrie des microbrasseries se développe bien au Québec, n’est-ce pas parce qu’elle n’est pas sous le joug de la SAQ?
Comparées à l’industrie du vin québécois qui subit les diktats des fonctionnaires de la SAQ, les microbrasseries peuvent vendre leurs bières partout au Québec.
Les brasseries fonctionnent selon les règles du libre marché, pendant que les vignerons du Québec doivent obéir aux règles fixées de manière despotique par des fonctionnaires de la SAQ et de la Régie qui les empêchent de vendre dans les épiceries et autres commerces.
Nous observons que les dirigeants de la SAQ ne veulent pas suivre les règles du marché, mais veulent fixer arbitrairement leurs propres règles et les imposer au marché.
Alors, les microbrasseurs devraient agir avec prudence et y penser à deux fois avant de se placer sous la coupe des dirigeants de la Société des alcools du Québec.
Bonne année 2015!