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Pourquoi il y a toujours des vins défectueux?

Pourquoi y a-t-il encore des vins défectueux sur notre marché?

Il y a des vins qui sentent le moisi, le carton, le linge salle, les sandales mouillées, l’écurie, la ferme, les légumes bouillis, le liège, la cave humide, les saucisses et même les égouts!

Et ça continue, ça ne semble pas s’améliorer, tout au contraire, on en trouve de plus en plus.

Lors d’une dégustation récente de trois vins de trois millésimes, il y avait un vin défectueux dans chacune des séries!

On commence par trois vins de saint-émilion du domaine Château Fonbel des millésimes 2006, 2008 et 2009. Le premier a des odeurs d’écurie et est très amer.

Puis on continue avec trois Léoville-Poyférré, de la commune de Saint-Julien, les 1990, 1995 et 2000. Les deux premiers sont délicieux, le 2000 sent la cave humide, le liège et goute le petit vin. Donc attaqué par les TCA.

La troisième série nous amène en Espagne avec le fameux Mas la Plana, des millésimes 2000, 2001 et 2006. À l’aveugle, la plupart des 16 dégustateurs présents ont pris le dernier pour le plus vieux. Il sent les légumes bouillis, la viande faisandée, il n’a plus de fruit en bouche. Il est visiblement oxydé. Son bouchon n’était donc pas étanche.

Ces neuf vins proviennent de la même cave.

Pourquoi un taux de défaut aussi élevé. Pourquoi un si pauvre contrôle de la qualité chez ces grands et gros producteurs?

Imaginez si on trouvait la même chose dans les laits, les yogourts, les confitures, ou autres produits! On en entendrait parler et les fournisseurs amélioreraient le contrôle de la qualité de leurs produits vendus.

Toutefois, dans le domaine du vin, c’est le silence, c’est l’angélisme, c’est l’omerta. On ne parle pas de cela, on ne mentionne pas les produits défectueux. Donc, il n’y a pas de correction, pas d’amélioration et il n’y en aura pas tant que cela est maintenu secret.

Il faudrait que les consommateurs se rebiffent, se plaignent. Ils ne peuvent pas compter sur les critiques de vin, ça n’existe pas. (Comme il y a des critiques de restaurants, de livres, de cinéma…) Les chroniqueurs vins ne font que louanger les vins.

La SAQ elle non plus ne fait rien, d’autant plus que peu de consommateurs font l’effort de retourner les mauvaises bouteilles.

La plupart des défauts des vins sont dus à des bouchons défectueux. Ce sont toujours des bouchons de liège qui soit contaminent le vin, soit laissent passer trop d’air. Le liège est-il le pire ennemi du vin? Il y a aussi les bactéries et les levures de type brettanomyces.

Mais si on n’en parle pas, si on ne dénonce pas, il n’y aura jamais d’amélioration. Tout ce qu’on lit au sujet du vin, ce sont des louanges, alors quoi changer et pourquoi?

Consommateurs de vins, sommes-nous condamnés à être les dindons de la farce. À quand une association de défense des intérêts des consommateurs de vin?

Plan d’action
Que faut-il faire?
Les chroniqueurs vin devraient mentionner à chaque foi un vin défectueux et le publier. Les blogueurs aussi.

Les consommateurs devraient retourner systématiquement les vins défectueux à la SAQ, la Loi de protection du consommateur l’oblige à reprendre ses produits défectueux.

Ainsi en travaillant tous ensemble, nous pourrions améliorer la distribution, la régularité et la constance des vins de qualité sur notre marché.

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Il y a même un coffret qui se vend cher pour nous aider à détecter 12 odeurs défectueuses du vin. Le Nez du vin.

Pour aller plus loin sur ce sujet : Défauts et qualités du vin