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Régine Sumeire – Château la Tour de l’Évêque

La Tour de l’Évêque est un nom maintenant bien connu au Québec. C’est un domaine de Provence, bien logé sur un plateau de Pierrefeu-du-Var, entre Toulon et Saint-Tropez. La châtelaine aussi est bien connue, elle se somme Régine Sumeire. C’est une amoureuse du Québec et des Québécois qui lui rendent bien.

Elle fait des vins de Soleil, des vins costauds, des vins qui ont du caractère.

La bâtisse, nommé la tour de l’Évêque était une maison de campagne de l’évêque de Toulon. Il l’a bien sûr perdu à la Révolution, le pauvre homme!

Tour de l'Évêque

C’est maintenant la dynamique Régine Sumeire, diplômée de Sciences-po et docteur es-histoire qui possède la maison et gère le domaine. Elle l’a hérité de son père et de son grand-père qui, nous dit-elle, «y ont fait des travaux énormes pour y aménager la vigne, dépierrer, construire des murs, la fontaine… et ce n’est pas fini.»

Le vignoble est assez grand d’ailleurs, un bon 89 hectares. De plus, 10 hectares sont laissés régulièrement en repos, en jachère comme on dit. Ils sont semés d’orge. Mme Sumeire compte ainsi éradiquer naturellement les nématodes, ces vers parasites nuisibles à la vigne. Puis, après le sicle de jachère, l’orge est enfouie pour servir d’engrais aux nouveaux plants.

L’équipe
L’équipe de Régine veut travailler la vigne le plus naturellement possible et évite d’utiliser des désherbants chimiques.

En visite sur les lieux, on sent vraiment le travail d’équipe avec Magdaleno Garcia, chef de culture bronzé par le Soleil, responsable des vignes et Alain Cuby oenologue au teint nettement plus pâle puisque lui s’occupe du travail en cave.

Aidée de 11 autres personnes, l’équipe y fait les trois couleurs : rouge, blanc et rosé. Les bonnes années, elle produit aussi une cuvée haut de gamme, la Cuvée Noir et Or, que nous retrouvons de temps en temps aux boutiques Signature.

Les cépages
Le cinsault occupe 25 hectares et sert à faire le joli rosé. Puis la syrah et le grenache occupent chacun environ 19 hectares et entrent dans la fabrication des rouges et du rosé. Il y a aussi un peu de mourvèdre (3 ha) et quelques vignes de cabernet (3 ha) qui pourrait se retrouver dans ses cuvées.

L’encépagement en blanc est composé de rolle, d’ugni et de sémillon.

Son rosé Pétale de Roses est maintenant bien connu au Québec, et la version 2006 est très bien réussie.

Elle produit aussi, sur un autre domaine acheté en 1977, le Château Barbeyrolle, un rosé vraiment agréable. J’ai pu goûter le 2005 sur place et il m’a vraiment impressionné. Il est fin et délicat, tout en étant riche et d’une belle amplitude.  C’est dommage qu’on ne l’ai pas au Québec.

On connaît aussi très bien son rouge Château La Tour de l’Évêque, dont le millésime 2003 est actuellement sur les tablettes de la SAQ. (Voir le commentaire de dégustation /node/1315.

Une dégustation de collage
Jean-Bernard DelmasMme Sumeire prépare avec soin ses vins. Au moment de notre visite, les trois journalistes avons pu assisté à une dégustation assez originale: une dégustation «de collage.»

Il s’agissait de goûter quatre échantillons d’un même vin qui contenait un pourcentage différent de blanc d’œuf servant à la clarification du vin.

Pour l’occasion, Régine attendait la visite de son ami Jean-Bernard Delmas, ancien patron de Château Haut-Brion et maintenant gérant du Château Montrose. Après la séance de dégustation de trois volées de trois échantillons, M. Delmas décréta qu’aucun des vins présentés ne devait subir de collage et devait être embouteillé tel quel.

Nous avons aussi goûté des échantillons de vin contenant du cabernet sauvignon provenant d’une nouvelle vigne. M. Delmas le jugeant trop tannique suggéra à Mme Sumeire de ne pas le mettre pour le moment dans son Château La Tour de l’Évêque.

Ce fut là pour nous une petite incursion dans le travail de vigneron qui nous semble quelques fois si simple, mais qui est pourtant si compliqué et fait de millier de gestes.

La Provence au Québec
Nous avons peu de vins de Provence au Québec, c’est étonnant. Il n’y a que 33 vins de cette grande région sur les tablettes de la SAQ et une petite dizaine en Ontario. C’est pourtant un pays de Soleil, un pays de vignes, un pays de vignerons amoureux de leurs domaines et des vins qu’ils font pour nous.

Nous pouvons au moins apprécier ceux-ci, dont voici les notes de dégustations déjà publiées.

Château la Tour de l’Évêque blanc 2006
Il n’y a que deux vins blancs des Côtes de Provence à la SAQ. Celui-ci est très aromatique avec ses notes de fleurs blanches et d’herbe tendre. C’est gras, une sensation huileuse agréable et fruité à souhait. Minéral, consistant et très sec. Une finale chaleureuse. Des saveurs fumées.

La productrice Régine Sumeire dit que cette saveur fumée est typique de son terroir qui se nomme Pierrefeu (pierre à feu). Voici donc un vin bien équilibré pour accompagner les plats de poissons grillés et fruits de mer. Alc. 14 %

Assemblage: rolle et sémillon. Pas de bois, seulement des cuves inox.
Le rolle serait identique au vermentino (vermentinu) utilisé en Corse et en Italie. Il donne des vins pâles et corsés en Provence. Il est aussi utilisé dans le Languedoc.
   00972604   17,95 $

Pétale de Rose 2006
Pétale de roseCe rosé est vraiment très appétissant dans sa version 2006.
Il est d’un rosé pâle avec une teinte bronze. C’est du plus joli effet dans un grand verre sur le patio. Il a un nez frais floral et fruité. Du petit bonbon en bouche, de belles saveurs de fruits et quelque chose qui fait penser à du caramel mou. Il n’est toutefois pas sucré. Il laisse une belle sensation, il coule bien. L’alcool n’est pas dominant, comme c’est trop souvent le cas des rosés. Il est aussi peu acide. Ne le servez pas trop froid, de 10° à 12 °C, pour bien apprécier toutes ses saveurs. Donc deux heures au frigo. En apéritif, avec la pizza, les pestos, les fruits, les poissons… Un côtes-de-provence rosé remarquable. Assemblage: grenache, cinsault et mourvèdre. Alc 12,8 %.
  00425496   16,95 $

Château la Tour de l’Évêque rouge 2003
De beaux arômes de cerise et de champignon. La cerise revient en bouche sur des tanins très fins. Le vin n’est pas très corsé, mais tout en finesse, suave. Une finale légère. Cépages: syrah (92 %) et cabernet. Un bon rapport qualité-prix.
   00440123  17,95 $

À voir Jean-Luc Petitrenaud chez Régine Sumeire (vidéo 25 min) (ajout en avril 2009)

Pour en savoir plus sur ce beau domaine visitez le tout nouveau site de Régine Sumeire   www.toureveque.com