Il y a plusieurs articles très instructifs cette semaine dans l’actualité.
On y apprend, entre autres, qu’on pourrait cultiver du grenache en Alsace et en Loire et qu’on vendengera le cépage nord-africain sidi-brahim en juillet à Bordeaux. De plus, il y aura un accroissement spectaculaire du vignoble en Angleterre et en Hollande. Science-fiction? Pas vraiment. Le réchauffement de la planète progresse plus vite que prévu. Les vendanges en châteauneuf-du-pape se font maintenant au début septembre, soit un mois plus tôt. On devra peut-être irriguer les sols caillouteux de cette magnifique région.
Le vin du Roussillon sera récolté en Alsace! Eh oui! Avec le réchauffement climatique, l’Alsace aura la température du Roussillon d’ici quelques années, selon Météo France. On n’y fera plus les mêmes vins du tout. Le système des AOC deviendra là encore plus obsolète.
On cultivera de la syrah à Bordeaux. Les taux d’alcool s’accroissent. «Un autre problème se fait jour, celui du degré alcoolique : le marché demande de faire des vins moins alcoolisés, mais la nature nous impose l’inverse. Et il n’est pas dans notre culture bordelaise de travailler des vins à 13 ou 14 degrés.»
– Le réchauffement modifiera la carte du vignoble, Jean-Charles Chapuzet, Le Figaro
Tradition et concurence en France
Paule Bonjean de l’agence Reuters nous dit que la France a fort à faire pour maintenir sa position sur le marché international. Elle nous rappelle que 57 % de la production française obtient la mention AOC, ce qui ne veut peut-être plus dire grand-chose.
À Bordeaux, les ventes ont chuté de 2,5 millions d’hectolitres à 1,8. Les stocks invendus s’accumulent exerçant une forte pression à la baisse sur les prix. Prix qui auraient baissé de 20 % en deux mois. Ce qui serait très bien pour le consommateur.
Pendant ce temps les exportations de vins du Nouveau Monde passent de 4 à 16 millions d’hectolitres. «Nous étions habitués à dominer le marché mondial. Aujourd’hui, nous avons un problème…Il faut changer les pratiques de vente, innover, modifier les étiquettes.»
–La viticulture française entre tradition et défis mondiaux, Paule Bonjean, Reuters. Cet article est repris par Challenge, L’Express, Libération…
Du copeaux dans le vin en France?
On le faisait il y a plus de 400 ans. On mettait des copeaux de bois dans le vin nouveau pour le rendre buvable plus vite.
–Olivier de Serres, le père des vins de copeaux ? Vitisphère