Difficile de juger un vin!
Plus je déguste, plus je me rends compte qu’il est difficile de juger un vin. Je croyais que ce serait le contraire: plus d’expérience, donc plus de facilité.
Mais non, c’est plutôt: plus d’expérience donne plus de doutes.
On découvre que le vin ne se laisse pas découvrir toujours facilement.
Il ne suffit pas d’une gorgée, puisque quelquefois la cinquième est différente de la première. Puis avec un repas, c’est totalement autre chose.
Je dégustais dernièrement des vins blancs du comté du Prince-Edouard en Ontario. Des vins aromatiques aux belles saveurs de caramel. Mais ces boisés éblouissants camouflent un manque de structure et ces vins se sont effondrés à table.
Je me rends maintenant compte que pour vraiment juger un vin, il faut le voir en action, et l’action ça se passe avec le repas.
Alors que valent ces dégustations marathons où l’on prétend juger des dizaines de vins? Ce sont simplement de petits aperçus de la qualité des vins, mais souvent pas assez pour les juger.
Les vins ne sont pas tous des vins d’apéritif. Alors l’idéal c’est de les juger en deux temps, seul puis à table.
Un exemple, je déguste ce blanc de Provence. Château de la Tour de l’Évêque blanc 2012
Je note:
Belles saveurs de poire et de melon, assez vif, assez chaleureux.
Du caractère, mais un peu sévère.
Par contre, à table, il perd ce côté sévère sur un plat de tacos poulet et légumes très légèrement épicés. Il rafraîchit la bouche. Il a du tonus, il tient sa place, mais sans prendre toute la place.
Cotes de Provence. Cépages: rolle et sémillon à parts égales. Pas de bois.
Servir pas trop froid à 12 degrés.
Alc. 13 %.
Vendanges à la main et bio.
En ligne et dans 55 magasins.