Une verticale de Léoville-Barton, fameux vin de la commune de Saint-Julien.
Ces dégustations verticales d’un même producteur sont toujours intéressantes. On peut alors constater la grande différence entre les millésimes, surtout dans des régions froides comme Bordeaux.
Toutefois, plusieurs des participants à cette dégustation de l’Académie du vin de l’Outaouais ont été déçus. Ils s’attendaient à plus de ce «grand vin». Ils ont trouvé que les différences de goût, de qualité et d’intensité étaient très grandes entre les millésimes.
Il faut aussi ajouter que plusieurs ont noté que les verres dégageaient des odeurs de carton, de guenille ou de papier mouillé. On a dû remplacer un grand nombre de verres.
Les vins étaient dégustés à l’aveugle, on connaissait le nom du producteur, mais pas dans quel ordre ils étaient placés. En fait, ils ont été disposés en ordre croissant des notes données par Robert Parker. [1997-1999-1993-1988-1994-2002-1998-1995-1990]
Léoville-Barton 2002
Un bouquet exubérant de gâteau à la vanille, de cassis, d’eucalyptus et d’olives. Un vin massif au beau boisé. On serait porté à dire de style Nouveau Monde. Très long.
Léoville-Barton 1999
D’un rouge très foncé aux odeurs de goudron. Une masse de tanins et de fruits. Le vin est brouillé. Un goût crayeux. Très long sur une finale de boisée brûlé.
Léoville-Barton 1998
Des arômes végétaux. Du beau fruit, des tanins bien ronds. Un vin ample aux saveurs de crème.
Léoville-Barton 1997
D’un rouge beaucoup plus pâle que les autres. D’ailleurs très pâle pour un bordeaux. Des saveurs de petits fruits, de café, de moka et de venaison. Un vin fondu et léger. Il est à son apogée, ou dépassé selon les goûts. Il a été le préféré de quelques-uns des 15 participants. Actuellement disponible à la SAQ à 64 $ la demi-bouteille .
Léoville-Barton 1995
Des arômes de fines herbes, de café brûlé, à la limite on dirait même de plastique brûlé. Un vin costaud, opulent, touffu, à la finale chocolatée. Des saveurs vraiment très persistantes.
Léoville-Barton 1994
Des arômes ferreux, métalliques. Une attaque impressionnante. Un vin plein, chaud et très long. Certains n’ont pas aimé du tout.
Léoville-Barton 1990
Des arômes invitants de plantes tropicales et de céleri. Ample en bouche, des tanins délicieux, des saveurs de petits fruits, de la framboise, de la réglisse, du tabac, du zeste d’orange. Un vin complexe. Mon préféré de la soirée.
Léoville-Barton 1988
Un bouquet de grange et de tabac. Du cèdre et de la crème. Massif et charmeur, extrêmement long. Une finale de menthe et de cèdre.
Informations techniques :
Nom du propriétaire : Anthony Barton. Superficie du vignoble : 18 hectares. Géologie : sol graveleux et sous-sol argileux. Encépagement : cabernet-sauvignon 80 %, merlot 18 %, cabernet franc 2 %. Âge moyen des vignes : 40 ans. Élevage : 18 mois en barrique [neuve à 50 %]. Production 2003 : 19 000 caisses. [Courrier vinicole, SAQ, Bordeaux 2002]