À l’ouverture, j’ai eu bien peur. Une petite odeur de bouchon, de cave humide!
Lorsqu’on ouvre une belle bouteille, on ne veut donc pas admettre que le vin est bouchonné.
Ici, on porte le verre au nez, ça sent le liège, une deuxième fois, non, puis encore le liège, puis non! Étonnant!
L’odeur de bouchon apparait ici une fois sur deux. Une fois c’est la cire, l’abricot, cinq secondes plus tard, c’est le bouchon. C’est subtil et décevant.
Par contre en bouche ce n’est pas fade. Donc, disons, bouchonné à hauteur de 5-10 %. Je l’ai alors versé dans un verre INAO, verre réputé impitoyable pour détecter les défauts. Et là, le niveau de bouchon monte un peu, disons à 20 %. Mais la bouche est toujours aussi belle! Je suppose que dans quelques années cette bouteille aurait été complètement bouchonnée, donc imbuvable.
Ouf! Par contre: quelle belle bouche! C’est gras, ample comme le sont rarement les vins blancs secs. De belles saveurs de cire et de citron confit. Mais le plus impressionnant, c’est la longueur. La persistance aromatique et gustative, la sensation en bouche et les arômes (pas de bouchon, mais bonbons jaunes, noix, abricot) persistent longtemps après avoir avalé le liquide.
J’aurais dit pour la cave, mais pas cette bouteille. Elle aurait dépéri en cave et quelle déception c’aurait été dans quelques années! D’ailleurs, dès le lendemain, au sortir du frigo, l’odeur de bouchon s’est accentuée. La bouche aussi devient moins intéressante.
Alc. 14 %. Cépages: marsanne à 90 % et un peu de roussanne. Une production de 10 000 bouteilles.
Disponible dans les magasins Signature.
Il y a 48 vins de l’appellation très réputée Hermitage sur les tablettes de notre monopole, donc 14 blancs.