J’ai dégusté le pinot d’entrée de gamme le Tradition 2014 à 31 $ et je l’ai trouvé assez bien. J’ai alors décidé d’acheter le plus cher de la gamme la Grande Réserve 2012 et de l’apporter à une dégustation à l’aveugle avec quatre grands amateurs et grands connaisseurs de vin.
Ils l’ont jugé plutôt faible, de correct à bon sans plus. En effet, le vin manque de vivacité, est plutôt mou, bien brouillon et rustique. Il a peu de matière et pas de tonus. Le genre de vin qui serait acceptable à 15-18 dollars, mais pas à 60 dollars.
Ce n’est pas un bon achat. Si vous voulez tout de même avoir une idée de ce qui se fait à Queylus, essayez plutôt le Tradition 2014, qui quoique bien cher à 31 $, a plus de vivacité que la Grande Réserve!
Queylus, c’est une jeune entreprise fondée en 2007 par des investisseurs québécois qui ont confié la régie du domaine au consultant et viniculteur Thomas Bachelder, anciennement du Clos Jordanne.
Marketing des vins canadiens
Je me pose des questions au sujet du marketing de cette marque.
Pourquoi trois cuvées et pourquoi en demander un prix si élevé?
Je comprends que l’on veut rentabiliser au plus vite l’investissement et qu’on espère attraper les consommateurs qui vont croire que c’est bon parce que c’est cher; mais pourquoi ne pas faire plutôt une seule cuvée, bien la faire et la démarrer à un prix raisonnable autour de 18 $; puis essayer par après de monter en qualité.
Finalement, pourquoi vouloir prétendre au style bourguignon? «Un style très européen et élégant», lit-on dans le site web de l’entreprise. Ce vin n’a pas le tonus, ni la fraicheur, le fruité d’un vin moyen de Bourgogne qui se vendrait deux fois moins cher. Pourquoi alors ne pas le vendre pour ce qu’il est : un vin du Niagara. Tout simplement un vin rustique du Niagara!
