Les producteurs de rosso di montalcino se prononceront le 7 septembre (*) sur une proposition levant l’interdiction d’utiliser d’autres cépages que le seul sangiovese dans ce vin de Toscane.
Ceci suscite des hauts le coeur de certains chroniqueurs vin de l’Europe.
Il y a deux ou trois ans, j’ai fait déguster des vins de Rosso di Montalcino à 15 membres d’un club de dégustation. J’avais choisi trois ou quatre des meilleurs vins de cette appellation disponibles à la Société des Alcools du Québec. Résultats, la plupart des amateurs présents ont carrément détesté ces vins, les jugant trop acides.
En effet, il faut être un véritable amateur de vin acide pour aimer ce qui se fait sous cette appellation.
Dans cette région de Montalcino, on produit aussi des vins sous l’appellation Brunello di Montalcino, Sant’Antimo, Chianti Colli Senesi et IGT.
En plus du sangiovese, les cépages français, cabernet sauvignon, merlot et syrah y sont largement plantés.
Pourquoi alors interdire l’utilisation d’autres cépages puisque c’est permis pour le chianti. On utilisait aussi ces cépages dans le brunello malgré que ce soit interdit jusqu’au scandale de 2008.
Le merlot a la réputation d’adoucir le sangiovese, le cabernet le colore et la syrah ajoute à la saveur. Des producteurs disent qu’ils veulent améliorer la qualité du Rosso di Montalcino et qu’il ne faut pas écarter la proposition d’y permettre 15 % d’autres cépages comme cela se fait un peu partout dans le monde. Selon certains producteurs, le sangiovese n’est pas le cépage idéal dans toute la région. Certains secteurs seraient plus propices à la production d’autres cépages. De plus c’est un cépage au rendement irrégulier qui donne de mauvais résultats lorsque la météo n’est pas clémente. Le cabernet et le merlot sont plus consistants et réguliers ce qui permet d’adoucir les effets du millésime, comme on l’a vu dans les brunellos.
Finalement, on dit vouloir plaire à certains marchés surtout américains et asiatiques qui préfèrent les vins plus souples.
La décision sera prise le 7 septembre par les membres du Consortium du Brunello di Montalcino. La proposition sur la table prévoit de diviser l’appellation actuelle en Rosso di Montalcino sangiovese avec tolérance de 1 % d’autres cépages et Rosso di Montalcino avec 15-16 % d’autres cépages. «Base ampelografia sangiovese minimo 85 % e fino a 100 %, vitigni rossi aurorizzati fino al 15 % – 1% tolleranza.»
Il est à noter qu’il y a seulement six vins de cette appellation actuellement à la SAQ; alors qu’il y a 64 brunellos.
À lire sur le sujet Outrage as Montalcino proposes blended Rosso, Decanter;
Seeing Rosso: the economic and social impact of changing Rosso di Montalcino, Vinissima;
et les textes récents de Do Bianchi.
Finalement le 7 septembre, les productions se prononcent contre les changements proposés. (Ajout au texte le 8 septembre)