Est-ce que les dirigeants de la Société des Alcools sont allés trop loin dans la quête de profit?
Ces dirigeants vont nous annoncer dans quelques jours qu’ils ont réussi à collecter principalement auprès des amateurs de vin deux milliards de dollars (1 en taxe et l’autre en dividendes) qu’ils remettent aux gouvernements, essentiellement à celui du Québec.
Donc, deux milliards de revenus sur des ventes de trois milliards de dollars.
Et ce malgré que les ventes en volume ont diminué pour la première fois au troisième trimestre (la période de Noël!)
Ces revenus se font surtout (à 80 %) sur les produits courants. Ceux qui ne sont pas le long des murs!
Comment réussit-on à amasser tant d’argent?
En haussant les prix et en réduisant la qualité, nous dit Yves Mailloux dans un article du Huffington Post Québec.
Dans un article intitulé «Pour la SAQ, la qualité c’est secondaire!» le président du Club des dégustateurs de Grands Vins de Montréal, Yves Mailloux dit constater comme d’autres que de nombreux vins sont remplacés par des vins plus chers et pas nécessairement de meilleure qualité.
«Nous nous dirigeons de plus en plus vers des produits vendus au-delà de 15$, variés en apparence selon leur provenance, mais utilisant la même approche industrielle, nous amenant peu à peu vers une banalisation, voire une standardisation du goût.»
M. Mailloux dit qu’il n’a personnellement rien contre le fait que la Société des Alcools du Québec fasse beaucoup d’argent. «Tant mieux. C’est seulement les méthodes qu’elle utilise pour y parvenir que je trouve douteuses et inadmissibles.»
Pour le démontrer, M. Mailloux souligne que dans sa grille d’évaluation des vins, les acheteurs de la SAQ n’accordent que 5 points à la qualité contre 15 points au budget de promotion.
«Elle (la SAQ) s’est forgée sur mesure une grille qui lui permet de sélectionner les produits qui sont les plus rentables pour elle et non nécessairement les meilleurs pour vous les consommateurs.»
Le dégustateur et blogueur, s’étonne de plus que cette hausse de prix accompagnée d’une baisse de qualité se fasse dans l’indifférence générale. «Ce qui m’épatera toujours le plus c’est que tout ceci se déroule dans l’indifférence (ou du moins le silence) de la population, ainsi que de celle de tous les médias traditionnels (presse, radio et télévision) pourtant supposés nous informer.»
M. Mailloux ajoute que «par peur ou par paresse, nos médias se contentent règle générale de publier tels quels les communiqués de la SAQ.»
Un article à lire:
Pour la SAQ, la qualité c’est secondaire! Huffington Post Québec, Yves Mailloux, 23 mai 2013