La Société des alcools lance aujourd’hui sa toute nouvelle carte de fidélité appelée SAQ Inspire.
Une carte de fidélité pour un monopole! À première vue, cela semble bien incongru.
Les autres monopoles d’alcool au Canada utilisent plutôt la carte Air Miles.
Les dirigeants de la SAQ ont préféré avoir leur propre carte.
Les points accumulés permettront d’acheter de l’alcool.
Tout sera sur la carte. Les clients accumuleront des points au fur et à mesure des achats et des promotions. Points qui pourront être utilisés pour réduire le prix ou inciter à acheter plus d’alcool.
Carte découverte, carte de fidélité ou carte de récompenses?
Dans sa documentation sur la nouvelle carte, la SAQ écrit que le concept de SAQ Inspire est de «recevoir éventuellement des suggestions ciblées comme des idées de recettes, des avis lors des nouveaux arrivages, des invitations à participer à des concours ou à des dégustations en succursale, des offres promotionnelles, et plus.»
«En s’inscrivant au programme, le membre consent à recevoir des communications électroniques en lien avec le programme.» (Conditions du programme)
Est-ce le rôle d’une société d’État d’inciter les Québécois à consommer plus? Est-ce qu’il n’y a pas là un problème d’éthique? Et qui a autorisé ce programme?
Au bureau du ministre des Finances et ministre titulaire et responsable de la SAQ, Carlos J. Leitão, on nous dit que le ministre n’a pas eu à approuver ce programme de la SAQ «qui relève plutôt de leur plan de développement et du ressort du conseil d’administration de la société d’État». Interrogée sur la possibilité que la SAQ se serve de ce programme pour inciter les gens à acheter plus d’alcool, Mme Nathalie Roberge, attachée de presse du ministre, nous dit «que la connaissance du projet que le gouvernement en a est que la SAQ veut plutôt éduquer et donner de l’information aux clients et non pas les solliciter. Ils vont leur proposer des ateliers, des idées, des expériences et il n’y aura pas de sollicitation.»
Éduc’alcool
De son côté, interrogé sur le même sujet, le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy nous dit que «la SAQ adopte là une approche clients extrêmement moderne.» M. Sacy se dit rassuré parce que la carte ne sera pas obligatoire. Il ajoute que ce sera un bon outil si la SAQ s’en sert pour proposer des produits de meilleure qualité à ses clients. Toutefois, si elle pousse la consommation en quantité là ça sera dommage. Les meilleurs clients de la SAQ peuvent être ses pires ennemies», estime M. Sacy.
Pour sa part, le conseil d’administration de la principale association d’agents représentants les producteurs de vin l’AQAVBS ne considère pas la carte de la SAQ comme «une carte de fidélisation à proprement parler, mais plutôt comme un outil de marketing relationnel qui permettra à la SAQ de mieux connaître, comprendre et communiquer avec les clients.»
L’AQAVBS ajoute que «l’industrie voit cette initiative comme un passage du marketing de masse au marketing personnalisé, ce qui est tout à fait dans l’ère du temps.»
La question que de nombreux consommateurs se posent : Est-ce que la carte mettra fin aux nombreux rabais de 10 % qu’on a connu ces deux dernières années?
Il y a toutefois une exception: 5000 points pour le Osoyoos Larose (45$). Il est a noter aussi que ce vin est offert dans 3 SAQ-Dépôt, donc avec un rabais de 15 %. D’ailleurs, plusieurs de ces vins que la SAQ pousse en offrant un certain nombre de points additionnels sont également disponibles dans les SAQ-Dépôt, donc avec un rabais de 15 % si on achète 12 de ces produits.