Six pour cent des vins (tout type de bouchon) présentés au plus grand concours de vin du monde sont défectueux.
C’est un chiffre relativement élevé. En réalité ce chiffre pourrait être encore plus grand. Donc 6 bouteilles sur 100, dont deux seraient bouchonnées.
En effet, 6 % des vins présentés au concours International Wine Challenge ont été rejetés pour cause de défaut. Ceci comprend les bouteilles obturées avec le liège, les agglomérés, les plastiques, les capsules à vis et autres.
Le International Wine Challenge est le plus grand concours de vin au monde avec plus de 10 000 vins présentés.
Jamie Goode et Sam Harrop y ont démarré une étude sur les défauts du vin. Ils analysent les vins rejetés chaque année de ce concours depuis 2006. L’étude n’est pas terminée, mais en trois ans, ils ont noté 6 % de rejets.
La procédure
Chaque vin rejeté par les jurés de ce concours est redirigé vers un autre jury qui a la tâche d’identifier les défauts rencontrés. «Ceux-ci sont classés dans les catégories suivantes : moisi/goût de bouchon, phénols volatils, réduction (odeurs soufrées), SO2, acidité volatile, oxydation, pourri.»
Selon l’information fournie par Jamie Goode lors de l’évènement Lallemand Tour 2009, les défauts de ces vins se regroupent en quatre catégories :
- goût de bouchon 30 %;
- réduction 30 %;
- oxydation 20 %;
- brettanomyces 10 à 15 %.
«Ce qui signifie que la moitié des défauts identifiés sont dus à des problèmes d’oxydoréduction, et ceci avec une relative constance d’une année sur l’autre depuis 2006», affirme M. Goode.
Les mauvais élèves
«La France fait figure de mauvais élève concernant ces 2 défauts (oxydation et réduction), aux côtés de l’Espagne pour les Brettanomyces et de l’Australie pour les odeurs soufrées.»
La capsule à vis
M. Goode note que le nombre de vins présentant des goûts de bouchon tend à diminuer. «L’usage des capsules à vis pour le bouchage des vins risque en revanche d’augmenter les odeurs soufrées dans les vins, s’ajoutant ainsi à celles issues de la vinification.»
6 %, un minimum
Nous pouvons supposer que ce taux de 6 % est un minimum et que dans la vraie vie il est bien plus élevé.
En effet, ce chiffre provient d’un concours où les producteurs présentent leurs propres vins. Ils ont sûrement vérifié leurs bouteilles avant de les envoyer, au moins pour détecter des odeurs de bouchon.
De plus, comme il a été démontré ailleurs, une bonne proportion des producteurs (20 % selon une enquête de la brigade des fraudes de France) préparent des échantillons spécialement destinés aux concours.
Finalement, il s’agit ici de vin jeune, et comme on le sait, les défauts s’accentuent avec l’âge.
Donc, une étude bien intéressante et à suivre.