Nos articles sur les vins sans soufre ont beaucoup fait jaser ces derniers jours et ont suscité plusieurs réactions, dont celles de vignerons et d’agents.
Nous avons parlé la semaine dernière d’une première à la SAQ : de l’ajout de deux vins sans soufre, deux vins de la série Naturae de Gérard Bertrand.
Maintenant, il faut faire ici une précision. Ce sont les premiers vins sans soufre, mais ce ne sont pas les premiers vins sans soufre ajouté à être commercialisé à la SAQ.
En effet, le Château Le Puy vend depuis plusieurs années un vin sans soufre ajouté.
Il faut expliquer que la fermentation qui transforme le moût de raisin en vin dégage des sulfites. Donc, tous les vins contiennent des sulfites. De plus, la plupart des producteurs en ajoutent à plusieurs étapes de la production: récolte, transport, encuvage, soutirage, fin des fermentations, transfert, embouteillage…
Les vins de la série Naturae sont une exception. Ils ne contiennent pas (ou ne contiennent plus) de sulfites.
De son côté, le Château le Puy Tradition (appelé Émilien en France) en contient 35 mg/l selon le rapport d’analyse pour le 2009; seulement 5 mg/l pour le 2010 et 26 pour le 2011, mais son producteur dit qu’il n’en ajoute pas. Ainsi, avec les vins de M. Bertrand ce sont, à notre connaissance, les trois seuls vins sans soufre ajouté disponibles à la SAQ.
M. Jean-Pierre Amoreau, le propriétaire du Château Le Puy nous écrit pour nous dire que le «Château le Puy vinifie ses raisins sans ajout de soufre, ni sucre, ni levures sélectionnées ou autres produits». Il ajoute que «parfois nous sommes appelés à faire de petites corrections. À l’analyse on retrouve des traces de soufre avec un total constaté entre 4 et 12 milligrammes d’une manière générale, pouvant aller jusqu’à 18 ou très rarement un peu plus certaines années. Le résultat est fonction de la climatologie de l’année.»
En résumé, il y a donc à la SAQ:
- deux vins sans soufre: les Naturae de Gérard Bertrand;
- au moins trois vins sans soufre ajouté: Le Puy, les Naturae et quelques autres. (*)
* (Un collègue, Patrick Désy, me dit que les vins d’Henri Bonneau à Châteauneuf ainsi que le Côte-Rôtie de Jean-Michel Stephan ne contiendraient aucun soufre ajouté.)
Il faut préciser aussi que selon le guide Pratique raisonnée du So2 en oenologie de Jacques Blouin, «la production de SO2 (endogène) varie de quelques mg/L à 30-40 mg/L et plus de 150 mg/L dans certaines situations.»
Voir notre commentaire sur le Château le Puy (Tradition-Émilien) 2008, ainsi que celui du Naturae Syrah 2013 et du Naturae Chardonnay 2013.