Comment se fait-il que des vins jugés superbes par la Revue du Vin de France, le Gamberro Rosso ou des revues américaines se révèlent bien ordinaires même insignifiants lorsqu’arrivés au Québec?
Le chroniqueur vin du Journal de Montréal, Claude Langlois, aborde cette semaine la question des échantillons fournis aux journalistes.
«Si je me fis à mon expérience personnelle, je suis loin d’être convaincu que les critiques américains, français ou italiens qui ont publié ces notes ont goûté les mêmes choses que nous», écrit Claude Langlois qui parle de vins notés 90 par le Wine Spectator ou bien cotés par le Gambero Rosso et qu’il a «trouvé ordinaire et végétal».
Il ajoute «j’ai fait moi-même l’expérience de nombreuses fois à propos, par exemple, de vins portés aux nues par la Revue du Vin de France, pour ne mentionner que celle-là, qui une fois goûtés ici (…) étaient, tout au mieux, quelconques. De là à conclure que les échantillons goûtés, en l’occurrence, par les collègues de la RVF étaient différents de ceux qui sont fournis à la presse d’ici…»
En France, aux États-Unis, en Italie et ailleurs, les vins dégustés par les chroniqueurs sont fournis par les producteurs. Ce sont ce qu’on appelle des échantillons. La tentation est alors grande de «préparer» de belles bouteilles au goût du chroniqueur.
Il y a plusieurs autres raisons expliquant cette différence de goût entre ce qu’ils dégustent et ce que nous achètons. En effet, des producteurs produisent des cuvées spécifiques pour des marchés et certains font des embouteillages à la demande.
Alors, la note de dégustations des revues françaises, italiennes et américaines a peu de crédibilité parce qu’on ne sera jamais certain que ce qu’ils ont bu est ce que l’on a dans la bouteille achetée au magasin.
M. Langlois nous dit bien «que la dite note, qu’elle soit publiée dans le Wine Spectator, dans le Wine Advocate de ce cher Robert Parker, dans la Revue du vin de France ou même dans le Gambero Rosso, ne correspond que rarement à la réalité (…) à celle que je trouve dans la bouteille de vin vendue à la SAQ.» (Les bonnes notes, Journal de Montréal, 19 mars)
Au Québec, les chroniqueurs de vin ne dégustent pas des échantillons préparés et envoyés par les producteurs. Tous les vins proviennent de la SAQ. Donc, les chroniqueurs d’ici goûtent ce qui se vend ici.
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