«Ce n’est pas vrai que la SAQ doit négocier avec ses fournisseurs» !
Cette phrase étonnante sort de la bouche d’un ancien président de la Société des alcools du Québec.
Ce n’est pas le rôle de la SAQ de négocier les prix. Ce n’est pas le rôle de la SAQ d’obtenir de meilleurs prix pour ses clients. C’est l’ancien dragon Gaétan Frigon et président de la SAQ de 1998 à 2002 qui tient des propos surprenants.
Ce n’est pas vrai que la SAQ doit négocier avec ses fournisseurs. Il y a des bouteilles à 10 $ et des bouteilles à 100 $. Vide, la bouteille coûte la même chose et il a fallu le même nombre de raisins pour la faire. Ce n’est pas à la SAQ de décider si un vin vaut 10 $ ou 100 $. C’est au producteur de fixer un juste prix et de prendre le risque.»
Gaétan Frigon, ancien PDG de la SAQ, dans La Presse+ du 11 mars. Privatiser la SAQ serait une grande erreur. La négociation des prix.
Dans la même page, M. Frigon affirme que le privé est meilleur «dans tout, sauf le vin».
Donc, l’État est meilleur commerçant pour vendre le vin que le privé, mais ne doit pas chercher à obtenir les meilleurs prix pour ses clients ! La société d’État SAQ n’est donc qu’un intermédiaire entre le producteur et le client. Elle distribue le vin aux consommateurs aux prix décidés par les fabricants.
À la lecture de ces propos d’un ancien PDG de la SAQ j’étais estomaqué. Toutefois, après avoir relu plusieurs fois ces phrases, après réflexion, tout cela décante lentement et devient plus limpide.
Ainsi, ces propos peuvent nous permettre de comprendre pourquoi nous en sommes rendus là aujourd’hui avec cette société d’État tellement critiquée et avec ses pris tellement élevés. Nous n’aurions donc pas compris le vrai rôle de la SAQ. Elle fonctionnerait tout simplement comme un revendeur à commission. Malgré le fait qu’elle soit l’un des plus gros acheteurs de vin au monde, elle ne s’est pas donné comme rôle de négocier les prix. Elle loue tout simplement des locaux où elle installe des tablettes sur lesquelles des fabricants font placer leurs vins qu’ils vendent au prix qu’ils veulent.
Le rôle de la SAQ se résume ainsi à celui de revendeur à commission et de collecteur de taxes!
A-t-on vraiment besoin d’une société d’État pour faire cela?