Educ’alcool, organisme financé par la vente de vin et de spiritueux à la SAQ se plaint du faible prix de la bière dans les épiceries.
L’organisme dénonce ce qu’il appelle le contournement du prix plancher de la bière par certaines épiceries comme IGA qui offre des promotions en donnant des rabais d’essence lors d’achats de bières.
«La loi est contournée en toute impunité», dit le directeur général d’Educ’ alcool, Hubert Sacy, cité dans un article d’Amélie Daoust-Boisvert dans Le Devoir.
Toutefois, c’est tout à fait légal selon la Régie des alcools «le rabais n’est pas appliqué directement sur la bière. Le prix plancher est donc respecté», écrit Le Devoir.
Éduc’alcool est formé principalement de dirigeants de la SAQ et de personnes en relations d’affaires avec la SAQ. Elle reçoit son financement de la SAQ en fonction de sommes prélevées sur la vente de vin et de spiritueux. Sa trésorière est la vice-présidente aux communications de la SAQ. Ses membres sont la SAQ, l’association des distillateurs, celles des vignerons, des cidriculteurs ainsi qu’une agence de représentants en vin. C’est donc tissé serré entre Éduc’alcool et la SAQ.
Dans l’article de Mme Daoust-Boisvert, monsieur Sacy se porte encore à la défense de la SAQ. «Plutôt que de se demander comment baisser les prix et privatiser, le gouvernement devrait se pencher sur la consommation excessive», s’indigne M. Sacy.
L’article cite aussi l’Institut national de la santé publique «quand les prix augmentent, la consommation et les problèmes qui y sont associés diminuent.»
Donc, aux yeux de ces gens il faut hausser le prix de la bière et autres alcools pour limiter l’alcoolisme. On doit donc punir tous les consommateurs pour quelques-uns qui abusent.
Doit-on faire la même chose avec la nourriture. Comme le fait remarquer judicieusement un lecteur du Devoir, Maxime Parisotto qui écrit «La nourriture est responsable de l’obésité. On va augmenter le prix de la nourriture pour que les gens mangent moins? (…) L’article mélange les considérations de santé publique et de morale.»
Dans la même veine, doit-on aussi augmenter le prix des médicaments et des services de santé pour contrer ceux qui en abusent?
En effet, punir tout le monde pour essayer d’empêcher certains d’abuser n’est ce pas un moyen trop simpliste et drastique? L’éducation serait peut-être plus appropriée ici.
À vouloir absolument faire le bien de certains, doit-on faire mal à tous?
Educ’alcool se plaint du prix de la bière qui rappelons-le est vendu hors SAQ, mais Éduc’alcool ne se plaint pas des promos de la SAQ, des effets de la carte de fidélité, des prix inférieurs des spiritueux au Québec par rapport au reste du Canada. Elle pourrait demander à la SAQ de hausser les prix des spiritueux afin de réduire ceux des vins. Car avec quoi se soule-t-on, avec les Forts de Latour ou bien avec le fort?
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Le porte-parole d’Éduc’alcool se porte à la défense de la SAQ, 31 mai 2016
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