Les dépanneurs du Québec se disent bien heureux de pouvoir vendre d’autres vins que «le vin de dépanneur.»
L’association qui représente 6400 dépanneurs du Québec applaudit le projet de loi 88 qui va leur permettre de vendre du vin québécois. Ce qui leur était interdit jusqu’à maintenant. Ils ne pouvaient vendre que du vin étranger importé en vrac.
«L’initiative du gouvernement libéral est une véritable bouffée d’air frais pour les 6 400 dépanneurs du Québec qui sont durement malmenés par une règlementation rigide et étouffante», déclare le président de l’association Michel Gadbois.
Lucide, M. Gadbois ajoute que règlementation actuelle «a donné naissance au fameux « vin de dépanneur » qui octroie une marge limitée aux détaillants et un registre tout aussi limité aux consommateurs».
Le président Gadbois soutient toutefois qu’il faudra bonifier le projet de loi afin de lever l’interdiction d’afficher les millésimes et les cépages.
Marge de 150 %
L’Association québécoise des dépanneurs en alimentation envisage de meilleurs profits pour eux ainsi que pour les vignerons. «Plus marquant encore est le fait que producteurs et détaillants pourront désormais négocier la vente et la commercialisation de ces vins directement, sans passer par la SAQ, donc en escamotant la majoration de près de 150 % qu’elle exige présentement sur les vins québécois, de sorte que ces derniers seront éventuellement beaucoup moins chers tout en procurant des marges supérieures aux dépanneurs et producteurs.»
«Ce projet fait d’une pierre deux coups : stimuler l’industrie viticole du Québec tout en injectant un dynamisme nouveau dans la commercialisation des vins du Québec. Avec leurs 6 400 points de vente, les dépanneurs sont mieux placés que quiconque pour rapprocher les vins du terroir du quotidien des Québécois», de déclarer M. Gadbois.
D’autres objectifs
De son côté, l’Association des vignerons du Québec qui regroupe 67 vignerons se rejoint elle aussi de cette libéralisation tant attendue de la vente de vin d’ici. Le président de l’association qualifie ce projet de loi 88 d’ «étape majeure dans le développement de l’industrie.»
M. Yvan Guirion ajoute «et nous continuerons à travailler dans les prochains mois avec le gouvernement afin d’atteindre d’autres objectifs pour le développement.»
Enfin !
Puis, l’Association des détaillants en alimentation du Québec qui réclamait cela depuis 15 ans dit «enfin»! «Je suis heureuse que Québec règle enfin cette aberration», a rappelé Annick Gazaille, propriétaire du IGA Gazaille de Magog et ex-présidente de l’association.
Ceci «leur permettra enfin d’avoir accès aux points de vente de leur choix parmi un réseau composé de plus de 8000 points de vente.»
«La diversité des points de vente et leur répartition sur l’ensemble du territoire permettront aux producteurs de se développer graduellement selon leur rythme de production et selon leur stratégie d’affaires», comme l’on fait «plus récemment les microbrasseries», dit le communiqué de l’association des détaillants en alimentation.
En effet, les microbrasseries du Québec ont connu un essor fulgurant ces dernières années. Elles ne sont pas sous le joug de la SAQ ce qui leur a permis de croître. Les vignerons libres du Québec pourront peut-être profiter de cette désoviettisation pour finalement sortir la tête de la cuve.
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