La Société des alcools du Québec taxe relativement moins les consommateurs les plus riches.
Une étude du spécialiste en histoire économique des HEC de Montréal Vincent Geloso nous démontre ce matin que la SAQ prélève moins d’argent en proportion chez les consommateurs nantis que sur les moins riches.
La marge du monopole d’État sur les produits les plus chers est moins élevée que sur les produits les moins chers.
M. Geloso a comparé les prix de 36 spiritueux vendus au Québec et au New Hampshire.
«Les plus grandes différences de prix se retrouvent dans les produits peu dispendieux. Tous les produits en bas de 20 $ (CAD) au New Hampshire sont en moyenne 38.1% plus chers au Québec. Pour les produits de plus de 40$, on parle d’un écart de seulement de 24.5%.»
(Pourquoi la SAQ ne nuit pas autant aux consommateurs raffinés, Blogue Libre échange Journal de Montréal)
Donc, la SAQ taxe plus lourdement ceux qui achètent des spiritueux moins dispendieux.
Monsieur Geloso aurait pu faire la même comparaison avec les vins.
En effet, la SAQ impose une marge de 135 % sur les vins en bas de 20 $. À cela s’ajoutent les taxes provinciales et fédérales. Mais la marge pour les vins plus chers est moins élevée. La SAQ n’a pas voulu nous révéler ses marges pour les vins chers.
De son côté, la LCBO nous a répondu que sa marge est «consistently applied and transparent and a matter of public record».
Nous constatons que les prix des vins de moins de 20 $ sont moins élevés en Ontario, jusqu’à 25 % (voir ici). Par contre, très souvent les vins de plus de 30 $ sont moins chers au Québec qu’en Ontario. Et plus on monte en prix, plus les prix sont avantageux au Québec.
C’est surtout visible dans les grands crus, à tel point que plusieurs achètent ces vins pour les revendre dans les encans et économiser de l’impôt.
Voir aussi : Pourquoi la SAQ impose un fardeau plus lourd aux vins moins chers?