Le Fuzion 2008 remplace le 2007 sur les tablettes.
Il est même meilleur que ce dernier. Il semble un peu moins pommadé (sucré).
Donc encore une belle réussite dans un cinquième millésime.
Il y a des modes qui passent et d’autres qui résistent. Ce n’est pas ici un succès éphémère.
C’est-à-dire que ce n’est pas le cas ici d’une réussite dans un seul millésime comme il arrive quelquefois dans des nouveaux vins introduits sur notre marché.
On se souvient des Panarroz, Clos de los Siete et Liberty School qui font sensation à leur année d’introduction ou dans un millésime particulièrement bien réussi et qui malheureusement l’année suivante et les autres ne donnent pas la même qualité en bouteille.
Plusieurs d’entre eux continuent tout de même sur la réputation du millésime réussi. C’est que la plupart des chroniqueurs louangent les bons millésimes, mais ne disent plus un mot si le vin est moins intéressant l’année suivante.
L’histoire du Fuzion au Québec
François Le Brasseur qui travaille dans le monde du vin depuis plusieurs années créé l’agence Élixirs Vins et Spiritueux en 2001. Malheureusement, en juin de la même année, la SAQ décrète un moratoire sur l’introduction de nouveaux produits. Période sèche qui durera trois ans. En 2004, M. Le Brasseur demande à la bodega Familia Zuccardi de lui envoyer des échantillons de plusieurs assemblages.
Il en reçoit trois rouges et quelques blancs qu’il déguste avec son beau-père.
Ils en choisissent un : le shiraz-malbec qu’il présente à la SAQ.
«Un comité de huit dégustateurs de la société d’État évalue le vin à l’aveugle. Ils ont été très impressionnés par la qualité du produit et lui ont prédit un bel avenir si le producteur fournissait exactement le même vin,» nous dit M. Le Brasseur.
Ce qui fut fait. La première année, en 2005, les ventes ont été de 619 caisses. Puis ce fut 163 000 caisses, 273 000 et 300 000 caisses.
Le vin le plus vendu de tous les temps au Québec
Le produit connaît un immense succès. Il comble un vide. Il satisfait les consommateurs. Il ne semble pas qu’il y avait un vin de cette qualité à ce prix à ce moment sur le marché.
«C’est le vin historiquement le plus vendu à la SAQ.» Après avoir atteint un sommet de 3,2 millions de bouteilles, les ventes se stabilisent à 2,4 millions. Le directeur de l’Agence Élixirs explique cela par la concurrence féroce dans ce niveau de prix, et une certaine dilution, vu que Fuzion se décline maintenant en plusieurs versions : Alta, Organico, blanc. Le rosé fera un retour pour une deuxième année dans quelques semaines.
Il y a maintenant 94 vins rouges de moins de 10 $ à la SAQ, dont 11 de l’Argentine, 19 de l’Espagne et de l’Italie, 14 de la France, 9 du Québec (assemblages) et 7 du Chili.
Le Fuzion a été lancé l’an dernier en Ontario (7,45 $), où il connaît là aussi un immense succès. Il est aussi vendu au Manitoba (8,49 $), en Colombie-Britannique (8,99 $), en Angleterre (7,67 $), en Pologne (6,88 $), en Belgique (6,39 $) (GMS).