Il n’est pas toujours nécessaire de payer une fortune pour avoir de très beaux vins. C’est un des plus grands plaisirs de la dégustation de découvrir qu’un vin qui nous plaît énormément ne coûte pas les yeux de la tête.
Il y a une grande quantité de vins sur le marché, la qualité y est très inégale. Il faut souvent en goûter beaucoup pour trouver de bons vins pas trop chers, des bouteilles qui représentent un bon rapport qualité-prix.
Dans l’arrivage du 29 avril de la LCBO, il y a plusieurs vins de moins de 20 $ qui obtiennent de très bonnes notes.
Ce sont en général des vins moins connus, ou des vins qu’on introduit sur le marché et dont les prix sont maintenus au plus bas niveau possible.
Il y aussi ce que j’appelle le phénomène tarte à la luck. La tarte à la chance de ma tante Françoise qui produisait une très bonne tarte de temps en temps et ne savait pas trop pourquoi certaines étaient bien meilleures que d’autres.
C’est ce qui se arrive dans le monde du vin. Un vigneron, une année donnée, est béni des dieux et produit un vin délicieux. Un coup de chance, un hasard, toutes les conditions sont bien réunis. Le plus difficile c’est de reproduire l’exploit.
Les gens de la LCBO essaient justement de trouver ces perles rares. Ils ont de la chance, eux aussi, quelques fois.
Ces vins sont alors placés dans les sections Vintages des succursales de la commission des liqueurs de l’Ontario. Lors de la dernière année, 4465 nouveaux produits ont ainsi été distribués dans le réseau.
Contrairement à la SAQ, la LCBO essaie d’offrir des produits aux prix le plus bas possible. La SAQ se propose de faire en sorte que les vins de sa section Spécialités se vendent 25 % plus cher que les produits réguliers comparables.
La politique de vins de spécialité de la LCBO est totalement différente, comme nous le dit Mme Danièle Gauvin du service des communications :
«Avec la sélection de Vintages, nous nous efforçons d’offrir à nos clients des produits découvertes. Ces vins et spiritueux sont choisis en fonction de l’intérêt particulier qu’ils offrent : des vins produits en plus petites quantités ici et là dans le monde ou qui visent un certain groupe de consommateurs, et des produits qui représentent un excellent rapport qualité-prix.
Ces produits se situent dans toutes les fourchettes de prix. Ce n’est donc pas le prix, mais bien les particularités et la provenance du produit qui en font un produit Vintages.»
Mme Gauvin ajoute en avoir vendu pour plus de 189 millions de dollars en 2004-05 «et nous prévoyons que les vins qui se vendent entre 15 $ et 20 $ la bouteille continueront d’offrir une très forte croissance en 2005-06. »
Découvertes et rapport qualité-prix
Voici donc mes découvertes, parmi celles des acheteurs de la LCBO. Le vin qui m’a le plus étonné, compte tenu du prix, est un pinot noir de l’Australie.
Nepenthe pinot noir Charleston 2003, 18 $
Quelle belle surprise que ce succulent pinot noir australien de la région d’Adelaide Hills. Il a un petit fruité fumé subtil, des saveurs persistantes de cola et d’herbes séchées. Un petit délice à bon prix.
Boutari Agiorgitiko 2003, 15 $
Mettez vos préjugés de côté, voici un très beau vin grec. C’est un vin différent, facile à boire, aux saveurs évoluées et persistantes de fruits chauds, de fumée et de tabac. Essayez-le avec du poulet, du porc, ou tout simplement avec la pizza.
Tenuta Gasperini Villa France Castelli Romani 2002, 15 $
Des arômes de goudron, un fruité presque sucré, mais pas toquant. Rond en bouche, d’un bel équilibre. Longue finale. Un assemblage de sangiovese et de montepulciano très agréable surtout à ce prix.
Jean Geiller Riesling Steinweg 2004, 18 $
Un beau riesling comme je les aime, fruité à souhait, de belles saveurs, rafraîchissant, d’un bel équilibre, rien n’accroche. Délicieux.
Notarpanaro 1999, 23 $
Un beau vin italien aux arômes évolués de pruneaux cuits. Il est déjà mature et très agréable à boire. Le vin semble avoir évolué très rapidement depuis deux ans [avril 2004]. Facile et bien fait. Il en reste une vingtaine de bouteilles à 19 $ à la SAQ. Le 2001 devrait arriver au Québec d’ici la fin de l’année selon l’agence importatrice.
Vouvray Domaine du Viking 2001, 20 $
Un beau vin blanc de la Loire très floral, mordant avec une pointe sucré, vif, très expressif et bien agréable. Pour accompagner le rôti de porc, les sauces blanches…
Étang des Colombes, cuvée Tradition 2003, 11 $ [demi-bouteille]
Un bon corbières au fruité riche et aux tanins de belle tenue. Bien fait, jeune, équilibré et assez long. Cépages : grenache, carignan, syrah et mourvèdre.
Trio merlot carmenère cabernet sauvignon 2004, 15 $
Un Concha y Toro aux odeurs très fortes de fruits chauffés, de caoutchouc et de bois brûlé. Rond, très fruité et chocolaté en bouche. Le vin se laisse boire. Il y a une belle matière.
Aglianico Terredora 2004, 16 $
Un aglianico [prononcez alianico] fruité, léger, aux saveurs de café. Une belle longueur fruitée.
Villa Novare valpolicella 2004, 13 $
Des saveurs d’olives, un beau fruité, simple et agréable. Il se termine sur une belle longueur fruitée.
Vallformora grand reserva 1999, 20 $
Tannique et boisée. Il faudra attendre encore au moins trois ans. Sinon, le servir avec un plat très goûteux.
Voici d’autres vins qui n’entrent pas dans la catégorie des bons rapports qualité-prix, mais qui sont bien intéressants.
Platinum Label Shiraz Wolf Blass 2002, 100 $
Un billet de 100 $ pour ce succulant shiraz plus que rouge et plutôt noir. Un nez opulent, du beau boisé. Bien en bouche. Long, des saveurs de bois brûlé en finale.
Balmoral syrah Rosemount 2001, 65 $
Un vin corpulent aux arômes de fumée, de caoutchouc, et même de plastique ou de mélasse. Les mêmes saveurs reviennent en bouche. Il a passé 24 mois en fut de chêne américain. Pour accompagner un bon roman en soirée. Il est disponible aussi à la SAQ pour un dollar de plus.
Le thème de l’arrivage de fin avril est L’Australie, un monde de différence.
Sur le site de Vintages vous trouverez d’ailleurs des informations sur la viticulture en Australie.