Qu’est-ce qui relève du travail du journaliste, du critique de vin, du chroniqueur, du sommelier?
Et qu’est-ce qui différencie l’information de la publicité?
Pour le public la distinction n’est pas évidente.
Comment distinguer un reportage sur un vin, sur un vignoble, sur un vigneron d’un publireportage?
La réponse: c’est l’argent.
Si le rédacteur est payé par le sujet de son article, c’est de la pub.
Au Québec, on a eu l’affaire de James Suckling payé par la SAQ pour donner de beaux 90 à des vins. En Espagne, un adjoint de Robert Parker, Jay Miller, recevait de l’argent de producteurs de vin. À l’ère d’Internet et des courriels, ces histoires se révèlent.
Aujourd’hui, on apprend sur Chroniques vineuses qu’un magazine du vin nommé Tasted demande de l’argent à des producteurs de Champagne pour que le meilleur sommelier du monde 2007 Andreas Larsson et une «journaliste» écrivent des articles sur les vins de cette région. On demande 10 000 euros à deux producteurs pour que M. Larsson vienne déguster leurs vins, et on leur promet quatre belles pages dans le magazine.
Les sommeliers ne sont pas des journalistes. Ils sont formés pour parler en bien du vin et en vendre.
C’est tout le contraire du travail du journalisme. Cependant, de plus en plus de médias utilisent des sommeliers pour communiquer sur le vin, les faisant passer pour des journalistes, alors qu’ils font de la publicité.
D’ailleurs M. Larsson ne se prétend pas lui même journaliste, ni même critique de vin. Il l’écrit en toutes lettres sur son site internet «I’m not a critic, I’m a wine lover» (je ne suis pas un critique de vin, je suis un amoureux du vin).
Une autre belle affaire du domaine de l’éthique dans le monde du vin à lire sur le blogue Chroniques vineuses, d’Hervé Lalau: Quand Tasted fait venir Andreas Larsson en Champagne.
Lire aussi les commentaires, dont je retiens celui-ci «on ne lit pas ces revues publicitaires voulant faire croire à du journalisme.»
Ajout le 20 février: la version d’Andreas Larsson.
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