J’ai parlé à quelques reprises dernièrement de vin de type B. Eh bien, celui-ci est d’un tout autre genre : de type A et même A+.
Claude Langlois, dit dans le dernier Cellier «Moi le sucre dans le vin (rouge), c’est comme parler bébé à un enfant. Or boire du vin, c’est accepter d’être un adulte, accepter qu’il y ait de l’acidité, de l’amertume, des tannins, etc. T’aimes pas ça le vin acide? Eh bien, tu vas devoir apprendre, mon petit gars!».
Dernièrement, j’ai fait déguster ce barolo à de jeunes amis ainsi que deux autres vins qui sont justement presque du type «parler bébé», comme dirait Claude. Ils ont préféré de loin les deux autres vins. Ce barolo n’est pas un vin de dégustation. Il est très tannique, très astringent.
Toutefois, à table, j’ai été surpris d’entendre mes deux jeunes dirent qu’ils préféraient maintenant ce vin tannique et bien acide aux deux autres qui semblait avec le plat plus pâteux. Les deux autres vins devenaient donc bébé potelé avec le steak.
Donc, ce Barolo de la maison Batasiolo est un vin de table aux saveurs de petits fruits et de fines herbes. C’est costaud. Il a une multitude de petits tanins bien serrés, des saveurs discrètes d’olive et de réglisse. Une longueur appréciable.
Il faut bien l’aérer, le carafer, lui donner de l’air. Il en restait dans la bouteille, et trois jours plus tard, il était encore meilleur, à table. C’est un monsieur bien sérieux qui ne parle pas bébé évidemment!
Un barolo traditionnel, pas snob pourtant, à prix léger pour l’appellation. En fait, c’est le moins cher disponible à la SAQ. Il faut dire que les prix des barolos sont très gonflés, jusqu’à 300 $.
À mettre en cave plusieurs années. Cépage nebbiolo. Alc. 14 %. Disponible en ligne et dans 83 succursales.
Au sujet des types de vin et des types de goût, on doit tout de même dire ici qu’il ne faut pas juger trop vite. Le goût (les goûts) est un domaine humain très complexe. Juste au niveau de la perception de l’acidité et du sucré, on note des différences énormes d’une personne à l’autre. La quantité de salive que chaque individu produit (variation de 1 à 15) modifie complètement sa perception de l’acidité. Plusieurs n’aimeront jamais ces vins au pH inférieur à 3,5. D’autant plus que l’acidité élevée accentue les sensations astringentes.
Pour comprendre un peu plus ce qui nous différencie, je vous suggère de lire les articles L’acidité dans le vin, Des goûts différents, ainsi que Êtes-vous un buveur de type A ou B, et plus divertissant Les Barolistas.