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La SAQ recherche des pastilles de goût au lieu de négocier les prix

La vérificatrice générale du Québec a fortement critiqué le système d’appel d’offres de la Société des alcools qui ne permet pas d’acheter les vins au meilleur prix.

Ses appels d’offres précisaient le prix de détail voulu. La SAQ disait ainsi à ses fournisseurs le prix qu’elle était prête à payer. Il n’y avait donc pas de négociations. La vérificatrice reprochait ainsi à la SAQ de ne pas rechercher le meilleur prix.

Le président de la société d’État a donc dû promettre à la Commission d’administration publique du Parlement de modifier son système d’appel d’offres.

Les nouveaux appels d’offres viennent d’être publiés le 1er décembre. À première vue, ils semblent différents.

Prenons l’exemple de l’appel d’offres pour 2 vins rouges de Bordeaux. On y lit : «Profils recherchés en priorité: arômatique et charnu ou arômatique et souple» (sic). Ces termes correspondent à des pastilles de goût de la SAQ.

On n’y mentionne plus de prix de détail recherché. On lit plutôt «Vins de Châteaux et Domaines de coeur de gamme». Dans d’autres cas, on dit «Entrée et coeur de gamme recherché pour l’Argentine»
«Coeur de gamme priorisé pour le Chili.» Puis «premium avec les vins de l’état de Washington et Oregon».

On n’indique plus de cible de prix — comme l’indiquait le tableau plan d’introductions de l’ancien système (ci-dessous) — mais des mots: entrée de gamme, coeur de gamme, premium.

Cependant, la SAQ y inclut toujours les mêmes tableaux qu’il y avait dans les anciens appels d’offres. Dans ces tableaux (voir à droite), le producteur y verra bien le prix des entrées de gamme, ceux du coeur de gamme et celui du premium (20,00$). On y voit même un prix minimum pour l’entrée de gamme (12,00$).

De plus, les tableaux contiennent des indices de ventes qui permettront aux vendeurs de voir dans quelle catégorie de prix ils devront présenter leurs soumissions!

Finalement, dans plusieurs appels d’offres, la SAQ indique que «les transferts de répertoire seront priorisés». Est-ce dire transfert de la catégorie des vins de spécialité, donc des vins plus chers?

Mis à part l’ajout des pastilles de goût, ce nouveau système d’appel d’offres est-il vraiment différent du précédent? Les pastilles sont-elles un maquillage?

Qu’elle est la différence entre dire que l’on cherche un vin dont le prix de détail sera de 15 à 17,45 $ ou de dire que l’on cherche un vin de «coeur de gamme» en montrant un tableau, dont le «coeur» est de 15 à 17,45 $ ?

Autre exemple: la SAQ veut avoir un vin blanc d’Espagne ou du Portugal. Elle ne dit plus qu’elle cherche un vin entre 12 et 15 $, mais «Renforcer l’offre en coeur de gamme» et montre un tableau ou la catégorie du milieu est de 12 à 15 $ ! (voir Vin blanc.pdf)
Est-ce que la vérificatrice du Québec serait impressionnée?
Comment pense-t-on obtenir le prix le plus bas possible avec cela?

Les acheteurs de la SAQ semblent incapables de rénover leur mode d’achat. Si les acheteurs de la SAQ veulent ajouter 2 nouveaux vins du Rhône, par exemple, ne serait-t-il pas mieux qu’ils aillent dans le vignoble choisir 2 beaux vins et négocier le prix au lieu d’attendre derrière leur ordinateur dans leur bureau du siège social que de grosses compagnies leur fassent des offres à prix déterminés?

Ce soi-disant nouveau système d’appel d’offres ne ressemble-t-il pas au précédent comme quatre trente sous égalent une piastre?

Sujets connexes :
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Le système d’achat de gros de la SAQ est vicié;
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La SAQ n’utilise pas son fort pouvoir d’achat;
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Les monopoles canadiens ne veulent pas acheter à meilleur prix;
Comment la SAQ fait disparaître des vins de moins de 15 $.

Dans la série Comprendre la SAQ