La question mérite d’être posée. En effet, comment juge-t-on un vin effervescent?
Pour y répondre, on doit commencer par se demander ce que l’on cherche dans un vin effervescent.
Pour les vins tranquilles, nous recherchons la complexité aromatique et gustative, l’équilibre, la longueur en bouche, le plaisir, les sensations agréables et l’état dans lequel on se trouve après chaque gorgée.
Est-ce la même chose pour les vins effervescents?
Pas tout à fait, car on ne trouvera pas autant de complexité aromatique ni gustative dans les vins effervescents que dans les vins rouges et blancs tranquilles. Alors, on va s’attarder à autre chose.
Certains recherchent dans les bulles des saveurs de brioche, pour eux c’est un signe de qualité comme la vanille dans le vin tranquille pour d’autres. C’est en fait dû à certaines levures et à leur autolyse, comme le vanillé est dû au bois utilisé. Cette brioche peut quelquefois se transformer et être qualifiée de biscuit ou de rancio.
À la longue toutefois, on finit par se lasser de cette brioche, comme on se lasse de la vanille. Ça finit par faire répétitif, dominant, commun et vulgaire.
On peut laisser respirer le vin, le laisser se réchauffer dans le verre. Des arômes pourront alors se révéler, mais nous perdons l’effet effervescent en bouche! C’est cornélien!
L’aspect visuel alors? Oui, c’est bien beau de belles bulles qui montent dans la flute. Toutefois, le nombre et la finesse de ces bulles dépendent plus du verre que de la qualité intrinsèque du vin.
Les bulles en bouche? Oui, si elles laissent une belle impression, ne sont pas agressives, sont assez persistantes et élégantes.
Les saveurs en bouche? Les mousseux étant servis bien froids, l’on perçoit surtout le sucre s’il y en a suffisamment et l’acidité s’il y a peu de sucre. Donc ici l’équilibre entre le sucre et l’acidité devient important.
En finale alors? Là encore, les bulles, l’acidité et/ou le sucre camoufleront les flaveurs, si vraiment flaveurs il y a. Par contre, dans les très vieux champagnes de qualité — qui avec l’âge perdent de leur pétillant et commencent d’ailleurs à ressembler à des vins tranquilles — alors oui on pourra détecter une grande complexité aromatique et gustative.
Finalement, pourquoi se casser la tête. Il n’y a pas beaucoup de grands vins effervescents comme il y a beaucoup de grands vins tranquilles. Oui, il y a de grandes étiquettes, de grands prix, mais la masse des effervescents n’est que bulles!
Alors, ne gâchons pas notre plaisir à y chercher ce qui ne s’y trouve pas et apprécions ces effervescents pour ce qu’ils sont: des vins plaisants à voir avec leurs bulles qui explosent en bouche, des vins de détentes, de fête… Certains les prennent même avec des croustilles, moi je préfère avec les huîtres ou juste comme mise en bouche.
À vos bulles, prêt, party!
Pour de bons mousseux voir ici vinquebec.com/mousseux
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